En Suède, les rapports alarmants sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité se multiplient et mettent en cause la sylviculture intensive. Le royaume scandinave serait responsable d’une intensive surexploitation de la faune et de la flore dans les forêts de ses territoires.
Il y’a encore un an, des pins et des sapins bordaient la route près de la ville de Jokkmokk (Suède) avant d’être coupés à blanc ne laissant que les ornières creusées dans le sol… La faute à de gigantesques engins qui ont arraché tout ce qui poussait sur les 17 hectares de cette forêt privée, soit l’équivalent de 24 terrains de football…
La Suède est l’un des pays les plus boisés d’Europe. Ici, les forêts recouvrent 28 millions d’hectares, soit 70 % de son territoire, à peine plus petit que la France métropolitaine. Chaque année, environ 200 000 hectares y sont abattus, ce qui représente 1% des forêts productives et ce qui fait de la Suède, le quatrième exportateur mondial de produits dérivés du bois. Le pays devient alors l’un des États européens les plus exploités pour répondre aux besoins de l’industrie papetière qui réclame 10% de l’importation de son bois.
Au royaume scandinave, 310 000 propriétaires privés se partagent la moitié des forêts. Le reste appartient à quelques grosses compagnies privées, ainsi qu’à l’Etat, aux collectivités locales et à l’Eglise luthérienne évangélique. En 2021, plus de 65 000 notifications d’abattage ont été enregistrées par l’Agence nationale des forêts. Ce qui représente une demande toutes les huit minutes, pour une surface totale de 284 650 hectares et moins de 5 % ont fait l’objet d’une inspection.
Malgré la nouvelle loi sur les forêts ambitionnant de garantir une production « efficace et responsable, afin d’offrir un bon rendement durable » et de « préserver la biodiversité et la variation dans la forêt », les forêts primaires ont quasiment disparu…. Ne restent que 10 % à 15% de forêts naturelles et seulement 6% de forêts productives qui, elles, sont formellement protégées.
Ce modèle d’exploitation forestière est aujourd’hui fortement critiqué et remis en question par l’Union Européenne. En matière de protection de la biodiversité, compte tenu de la situation, la Suède va avoir du mal à atteindre ses objectifs. D’ailleurs les chiffres en attestent : les forêts suédoises n’ont absorbé que 25 millions de tonnes de CO2 en 2021, contre 30 millions l’année précédente…