A Perpignan, des étudiants ont créé un toit végétalisé innovant après avoir répondu à un appel à projet de la Région Occitanie. Forte de son succès, l’association « Végét’All » s’est muée en réseau, et les antennes se multiplient dans les grandes villes de France.
Tout est parti de « Ma solution climat », un appel à projets de la Région Occitanie proposant de subventionner des initiatives citoyennes en lien avec les problématiques environnementales. Lorsque l’ancien président de l’Université de Perpignan présente cette opportunité à ses élèves, l’un d’entre eux, Loann Faure, a l’idée de créer un toit végétalisé sur un des bâtiments de l’université. Le projet convainc rapidement des dizaines d’autres étudiants, et se crée alors l’association « Végét’All ».
Un système d’irrigation inédit
Pour lancer leur programme d’agro-urbanisme, les étudiants bénéficient d’un coup de pouce financier en étant lauréats du budget participatif Climat 2020. Le projet devient alors réalité durant l’été 2023. L’idée révolutionnaire derrière ce toit végétalisé ? Un système d’irrigation peu commun se basant sur la création d’un nuage artificiel, une sorte de machine du futur permettant de faire tomber la pluie sans dépenser d’énergie. Chaque nuit est ainsi produit un litre d’eau par mètre carré, de quoi arroser les végétaux installés sur le toit en quantité suffisante. Pour arriver à ce résultat, les étudiants ont imaginé une technologie low-tech, avec des matériaux assemblés pour optimiser les transferts d’énergie. Ils ont aussi étudié la meilleure manière d’exploiter la structure du toit pour conserver les liquides et nutriments tout en entretenant un lent circuit d’eau pour éviter les contaminations.
De multiples opportunités pour le climat
Pour les étudiants perpignanais, cette innovation est source de multiples opportunités. Tout d’abord, elle pourrait permettre de multiplier les toits végétaux en espace urbain, et d’apporter ainsi une fraîcheur précieuse dans un contexte de réchauffement climatique. L’irrigation autonome, de plus, prouve qu’il est possible d’économiser l’eau sans pour autant faire appel à des technologies high-tech parfois coûteuses en énergie. Enfin, la multiplication des toits végétalisés pourrait être une solution pertinente face au manque d’espace en ville.
En 2025, un nouveau bâtiment de la faculté perpignanaise devrait profiter de cette innovation prometteuse. Et face au succès du premier prototype industriel, Végét’All s’est muée en « Réseau Nélosis » et regroupe désormais des étudiants de Montpellier, Lyon, Toulon et Toulouse.