Que deviennent les projets annoncés par Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo, pour densifier les infrastructures de transport et désenclaver le pays ? Relier ses régions entre elles et mieux s’ouvrir vers les pays voisins est un enjeu crucial pour le développement économique de la RDC
Neuf projets structurants pour le transport routier, maritime et fluvial en République démocratique du Congo (RDC) ont été dévoilés et – pour certains – lancés ces trois dernières années, afin d’améliorer le trafic urbain et interurbain dans le pays et assurer une meilleure connexion entre les différentes provinces et les Etats voisins. Côté mer, ce sont les travaux du complexe portuaire en eau profonde de Banana, estimés à 1,3 milliard de dollars, qui ont démarré. Prévus pour durer deux ans, ils concernent la construction d’un quai de 600 m de long et d’une zone logistique de 25 hectares. Une fois en service, ce nouveau terminal permettra à la République démocratique du Congo de jouer à armes égales avec ses voisins, notamment le port de Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville, qui capte jusqu’à présent l’essentiel des trafics assurés par les grands porte-conteneurs au départ ou à destination de la RDC.
A terre, ce sont les projets routiers qui mobilisent l’attention, dans un pays très encombré, notamment dans et autour de la capitale, Kinshasa. Près de 1300 km de routes devraient ainsi être construits ou réhabilités dans tout le pays, à commencer par la capitale, avec la création d’un boulevard périphérique pour désengorger ses principaux axes de circulation. Coût estimé : entre 300 et 800 M$ selon le tracé qui sera retenu. Les travaux devraient débuter avant la fin de l’année. Un réseau de téléphérique urbain est également à l’étude pour améliorer l’offre de transports collectifs entre les différents quartiers de Kinshasa et ses quelque 12 millions d’habitants, mais aucune date n’est avancée pour sa mise en service.
Lancé courant 2020, le chantier d’asphaltage de la route nationale 1, au sud du Haut-Katanga, devrait quant à lui s’achever dans le courant de cette année. Conduite par un consortium chinois, cette opération permettra d’améliorer les conditions de circulation dans une région où l’activité ne cesse de croître ces dernières années. Plus au nord de la même région, c’est une route à péage moderne qui est en cours de réalisation. Elle reliera la Zambie et le port de Dar-es-Salaam, en Tanzanie, via la capitale congolaise du cuivre, Lubumbashi, et permettra de raccourcir le trajet entre ces deux dernières villes, à 1750 km contre plus de 2000 actuellement. Côté transport fluvial, des bacs devraient être déployés sur le fleuve Oubangui pour faciliter la traversée entre la République démocratique du Congo et la République centrafricaine. Un pont routier et ferroviaire sur le fleuve Congo, entre Kinshasa et Brazzaville, est également en projet. Souhaité – et approuvé – depuis plusieurs années par les autorités de RDC, il n’a pas encore démarré faute de financements.
Dans le domaine aérien, il est question de moderniser et d’étendre plusieurs plateformes aéroportuaires, d’envergure régionale et internationale, afin d’accélérer la modernisation des infrastructures de transport, jugées essentielles pour le développement économique du pays.
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