Désormais considérée comme l’une des solutions aux crises économique, environnementale, sanitaire et sociétale qui secouent la planète, l’économie circulaire reste un concept flou dans l’esprit de la plupart des Français. Elle emprunte pourtant autant au bon sens qu’à la science. Et occupe une partie du calendrier parlementaire depuis avril.

L’économie circulaire est un modèle économique énoncé il y a une vingtaine d’années. Il propose un fonctionnement en boucle de l’appareil productif, par opposition à l’économie linéaire classique et son rythme à 4 temps : extraire, fabriquer, consommer et jeter.

L’objectif fondamental de l’économie circulaire est donc de produire des biens et des services prioritairement à partir de matériaux recyclés et d’énergies renouvelables non polluantes, avec le souci de limiter tout gaspillage et de générer ni déchet ni rejet tout au long du processus de production. L’économie circulaire s’apparente ainsi aux concepts d’économie verte, d’économie de l’usage ou de la fonctionnalité, d’économie de la performance et d’écologie industrielle, qu’elle englobe dans son projet, que certains qualifient de 3e révolution industrielle.

Pour faire face à l’épuisement des ressources naturelles, l’économie circulaire propose de produire autrement, en intégrant une exigence écologique à tous les niveaux, de la conception à la fabrication en passant par le recyclage. Dans ce nouveau modèle, on mobilise donc en priorité les sources d’énergie renouvelables et non polluantes et on évite autant que possible l’utilisation de produits chimiques dans les processus de production. Elle s’attache à optimiser le recyclage de toutes les matières, y compris les déchets organiques dont elle promeut le retour au sol, afin d’entretenir la fertilité des terres agricoles. En France, aujourd’hui encore, l’essentiel de ces bio-déchets finissent en décharge ou dans un incinérateur.

Un peu d’Histoire

Le concept d’économie circulaire est donc apparu en 2002, avec la publication du livre « Du berceau au berceau », cosigné par le chimiste allemand Michael Braungart et l’architecte américain William McDonough –  qui ont ensuite théorisé le concept d’upcycling, en 2013.

En France, c’est à l’occasion du « Grenelle de l’Environnement », lancé par Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo en 2007, que l’économie circulaire est évoquée pour la première fois. Mais ce n’est qu’en 2009, à la suite de la publication de « Économie circulaire : l’urgence écologique », de  Jean-Claude Lévy, que le concept éveille l’attention des militants écologistes et des médias. Pascal Canfin, alors ministre du Développement international au ministère des Affaires étrangères, déclenche dans la foulée une mission ministérielle sur le sujet, qu’il confie au même Jean-Claude Lévy.

Quatre ans plus tard, en janvier 2013, le député (EELV) François-Michel Lambert fonde, avec Grégory Giavarina, l’Institut national de l’économie circulaire, qu’il préside toujours. Ce sont d’ailleurs les membres de cet institut qui rédigeront le premier « Livre Blanc de l’économie circulaire », qui servira de base aux premières « Assises de l’économie circulaire » co-organisées par l’Institut et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), en juin 2014. C’est à l’issue de ces assises que les principes de l’économie circulaire seront posés dans une loi, en l’occurrence celle sur la transition énergétique et la croissance verte adoptée en 2015.  

Depuis, tous les textes de loi relatifs à l’économie, l’environnement et la consommation ont pris en compte les principes de l’économie circulaire. Les derniers en date sont la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, ou loi AGEC, et la loi Climat et Résilience du 4 mai 2021, actuellement en débat au parlement. Et qui suscite d’âpres batailles entre les différents groupes d’intérêts et familles politiques, des plus farouches conservateurs jusqu’aux plus pressés des révolutionnaires de l’économie.

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