La crise agricole qui a marqué ce début d’année a notamment mis en exergue la nécessité de valoriser les circuits courts. Si consommateurs et producteurs en sont convaincus, des freins persistent. La montée en puissance du digital et le manque de moyens des commerçants et franchiseurs empêchent souvent le développement d’une offre de proximité, trop peu proportionnelle aux attentes des consommateurs pourtant prêts à s’orienter vers des produits locaux. À Nantes, une jeune start-up a créé en 2021 « Lisy », une application mobile destinée à démocratiser les circuits courts.
L’idée est simple mais efficace. Lisy, c’est un outil numérique qui met en lien direct producteurs et consommateurs, sans aucun intermédiaire. Pour les fondateurs, la solution résidait dans la multiplication des canaux de vente et des moyens d’échange. Ils ont imaginé une solution dotée d’une interface intuitive et facile d’utilisation pour tous, basée sur l’IA.
Avec Lisy, le producteur peut structurer facilement son offre, avec des bons de commande et de livraison générés automatiquement sur l’application. L’outil lui permet de centraliser ses offres et de les diffuser sur un maximum de canaux. La saisie des commandes est ensuite automatisée via une boîte mail intelligente. Les tarifs, les conditions de commande et la livraison peuvent être personnalisés en fonction de chaque client. Lisy permet aussi de disposer d’un historique et de visualiser une traçabilité des produits.
Résultat : un passage de commande facilité pour les acheteurs, et un gain de temps important pour les agriculteurs.
Le circuit court, mais du long terme
En donnant de la visibilité aux producteurs/fournisseurs locaux et en modernisant leur rapport avec les consommateurs, Lisy réinvente le fonctionnement du circuit court. Les jeunes nantais entendent ainsi développer leur innovation sur la durée. En trois ans, ils ont déjà convaincu plus de 700 utilisateurs sur toute la France. D’après les prévisions de la start-up qui emploie une dizaine de personnes, Lisy devrait comptabiliser 5 000 producteurs inscrits d’ici deux ans.