Au Sénégal, le projet « Égales »  permet à des femmes sénégalaises de se former au maraîchage et d’avoir une activité économique stable. Cette initiative de la Fondation Energies pour le Monde (Fondem), une ONG française qui œuvre à un meilleur accès à l’électricité rurale en Afrique, fait preuve d’exemple.

En Casamance, une région naturelle du Sénégal, le secteur agricole est encore peu mécanisé, une très faible partie de la population ayant accès à l’électricité. Pourtant, la plupart des habitants tirent leurs revenus du secteur primaire, dans des conditions souvent difficiles et précaires. C’est le cas notamment d’une grande majorité de femmes qui travaillent depuis des décennies dans les rizières. On estime qu’elles portent à elles seules 60 à 70% de la production agricole de la région. 

Avec la diminution de la pluviométrie et la salinisation des sols, la riziculture a peu à peu laissé place au maraîchage. La Fondem, qui travaille au Sénégal depuis 1998, a décidé de soutenir cette nouvelle activité, et de venir en aide aux femmes. L’objectif : contribuer à leur émancipation en modernisant la filière. Installation de pompes solaires, mise en place de systèmes d’irrigation, réhabilitation des puits existants : les actions se multiplient pour éviter le port de charges lourdes et l’arrosage manuel, mais aussi passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture productive.

Des inégalités persistantes

Difficultés d’accès au crédit et à l’éducation, précarité rendant impossible toute propriété foncière… les femmes casamançaises souffrent aujourd’hui encore de nombreux freins liés à leur développement économique et humain. 

Le projet « Égales » entend donc lutter contre ces inégalités liées au genre en structurant la filière maraîchère. Au-delà de la modernisation des exploitations, des formations spécifiques sont dispensées pour permettre à ces travailleuses d’acquérir différents types de savoir-faire sur tous les maillons de la chaîne. Hydraulique, production, commercialisation, finance, compétences entrepreneuriales, actions de sensibilisation sur l’égalité des genres… peu à peu, les femmes de la région apprennent à cultiver les légumes en recourant aux méthodes de l’agriculture biologique, se constituent un supplément de revenus, et accèdent à l’épargne.

Autres opportunités permises par la mise en place de ces pratiques agro-écologiques : la création d’une consommation locale et une gestion optimisée de l’eau, dans une région où les nappes phréatiques sont fortement fragilisées par le changement climatique.

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