On parle très souvent des déserts médicaux, mais les campagnes souffrent aussi d’autres pénuries, en France ou ailleurs. Au Québec, où le territoire est dense et large, les bibliothèques se font souvent rares en secteur rural, et le difficile accès à la littérature pénalise toute une partie de la population. Pour remédier à cela, deux professeures de l’Université du Québec s’investissent dans le projet « Limier voyageur ».
Dans leurs vans baptisés « Jack-la-Volsk » et « La Grande West», deux enseignantes sillonnent les routes du Québec avec une idée en tête : partir à la rencontre de la population et transmettre leur amour de la littérature. Dans cette immense province du Canada, nombre de villages sont isolés, et l’offre culturelle est souvent proche du néant. Avec la volonté de toucher tout particulièrement les milieux ruraux défavorisés du Québec, les deux femmes ont rempli leurs caravanes de centaines de livres en tout genre.
Une autre approche de la lecture
Le projet Limier voyageur ne se résume pas à la diffusion de livres. Pour les porteuses de cette initiative citoyenne, il s’agit également de rencontrer, d’échanger, et de transmettre en dehors du cadre scolaire. L’idée est de séduire une population pour qui le livre n’apporte parfois aucun plaisir, aucune valeur ajoutée. Pour les plus jeunes, elles proposent par exemple une petite piscine en plastique remplie d’albums, dans lesquels ils peuvent ramper et s’amuser. Les enseignantes favorisent une approche plus ludique et vivante de la littérature, pour amener doucement le plus grand nombre à se réconcilier avec le format papier.
En France, le concept similaire des « Bibliobus » a été mis en place à la fin des années 1950. Il reste aujourd’hui encore très actif et utile dans de nombreuses régions, et tout particulièrement en zones rurales.