Il y a 10 ans, Mircea Dinca (du MIT) a créé Transaera, une start-up qui utilise une classe de matériaux capable de créer un climatiseur plus économe en énergie. Cet appareil d’un nouveau genre aurait un impact sur le climat cinq fois moins élevé que les climatiseurs traditionnels.
Avec les températures qui augmentent et la hausse continue des revenus dans les pays en développement, on estime que la demande en climatiseurs devrait tripler d’ici 2050. Une hausse d’autant plus inquiétante que les climatiseurs sont une source majeure d’émissions de gaz à effet de serre et pèsent déjà près de 20 % de la consommation d’électricité dans les bâtiments du monde entier. Il est vrai que la technologie utilisée dans ces appareils n’a pas beaucoup évolué depuis son invention, il y a 100 ans. A l’époque, on ne soupçonnait même pas que les activités humaines puissent avoir un impact sur l’atmosphère et le climat.
Proposer une climatisation compatible avec les nouvelles exigences environnementales, c’est justement ce que promet le professeur du Massachusetts Institute of Technology (MIT) avec son invention, qui lui a permis d’être finaliste du Global Cooling Prize.
MOF : nouveau matériau porteur d’avenir
Les climatiseurs ne refroidissent pas seulement l’air ambiant en intérieur. Ils sèchent également l’air qu’ils refroidissent. Les machines traditionnelles utilisent en effet un évaporateur qui extrait l’eau de l’air par condensation. Et cet air doit être beaucoup plus froid que la température souhaitée dans la pièce afin que l’humidité condense. Cette étape consomme environ la moitié de l’électricité nécessaire aux climatiseurs traditionnels pour produire du froid. Grâce au MOF, matériau mis au point par Transaera, l’humidité est recueillie passivement lorsque l’air entre dans le système. La chaleur résiduelle de la machine est ensuite utilisée pour sécher le matériau en vue d’une réutilisation continue. Il suffisait d’y penser. Et d’avoir le bon matériau.