C’est une première : des chercheurs américains ont démontré que le développement de la sclérose en plaques serait lié à une infection par le virus d’Epstein-Barr. Cette découverte permettrait la mise au point de nouveaux traitements.

L’identification du virus d’Epstein-Barr de la famille des herpès virus comme étant à l’origine de la sclérose en plaques (SEP) soulève l’espoir d’un traitement pour les malades atteints par cette dysfonction du système immunitaire. Cette découverte soulève l’espoir d’un futur traitement qui permettrait de guérir cette maladie qui touche 1 personne sur 3 000 dans le monde, soit 2,8 millions de personnes. D’après les chiffres de l’Atlas of MS, depuis 2013, le nombre de personnes concernées par la SEP est en hausse dans toutes les régions du monde. Toutes les cinq minutes, une personne, quelque part dans le monde, reçoit un diagnostic de SEP. Cette maladie neurologique et dégénérative s’attaque au système nerveux central (au cerveau et à la moelle épinière). Si les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre, ils peuvent se manifester par une vision embrouillée, des fourmillements, des étourdissements et de la fatigue. La maladie se caractérise par des poussées et des rémissions, rendant la vie des malades et l’évolution de la pathologie imprévisibles. Elle peut entraîner de graves séquelles et elle demeure l’une des causes les plus fréquentes de handicap chez les jeunes adultes.

Une nouvelle preuve de causalité

Selon une nouvelle étude d’Alberto Ascherio, professeur d’épidémiologie à l’école de santé publique d’Harvard, parue dans la revue Science et publiée en janvier 2022, la sclérose en plaques serait très probablement provoquée par le virus d’Epstein-Barr (même si seule une infime minorité des personnes infectées développera cette maladie). Depuis plusieurs années déjà, les chercheurs suspectaient ce virus même si d’autres facteurs, notamment génétiques ou environnementaux, peuvent également intervenir dans l’apparition de la SEP. Une hypothèse difficile à confirmer, notamment parce que le virus d’Epstein-Barr reste très commun (il est estimé que 90 % des adultes ont déjà été en contact avec le virus)… et que les symptômes ne commencent qu’environ dix ans après l’infection. Toutefois, une étude portant sur plus de 10 millions de jeunes militaires américains, a fourni une preuve convaincante de causalité. Les chercheurs américains ont suivi pendant 20 ans plus de 10 millions de jeunes engagés dans l’armée, dont 955 ont été diagnostiqués atteints de sclérose en plaques. C’est une avancée porteuse de grands espoirs, car cela induit que la plupart des cas de SEP pourraient être empêchés en stoppant l’infection au virus d’Epstein-Barr par un vaccin. Moderna a déclaré avoir commencé les essais cliniques sur des humains d’un vaccin contre le virus d’Epstein-Barr. Cette découverte va également servir pour de nouvelles recherches pour comprendre et traiter d’autres maladies auto-immunes, comme la maladie de Crohn ou le psoriasis. 

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